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Album de l'exposition
Sous la direction de Cécile Debray

60 pages - 9,50€

André Derain : 1904-1914,

La décennie radicale

Centre Pompidou, galerie 2, niveau 6
Du 4 octobre 2017 au 29 janvier 2018

"André Derain, artiste déroutant"
par Valérie Bougault
Connaissance des arts, octobre 2017

Revue de presse

"André Derain exposé et le Fauvisme exprimé" dans L'Art est la matière 

Emission du 01.10.17

Podcast à (ré)écouter

"Derain en retour" par Stéphane Guégan

http://motsdits.blog.lemonde.fr/2017/10/04/derain-en-retour/

L'exposition présentée par le Centre Pompidou porte un nouveau regard sur l’œuvre d'André Derain, artiste majeur du XXe siècle. Inédite, elle retrace les étapes du parcours de l’artiste avant-guerre, moment où le peintre participe aux mouvements d’avant-garde les plus radicaux. quelques ensembles exceptionnels sont réunis pour l’exposition : la production estivale de 1905 à Collioure, la série des vues de Londres et les très grandes compositions autour des thèmes de la danse et des baigneuses.

L’art d’andré derain n’a pas donné lieu à de grandes monographies depuis la rétrospective que le musée d’art moderne de la Ville de Paris a consacré à son œuvre en 1994, soit depuis plus de vingt ans.

Ce peintre français a joué un rôle moteur et intellectuel dans l’éclosion des deux grandes avant-gardes du début du XXe siècle, le fauvisme et le cubisme. En solitaire, il engage un retour précoce au réalisme, annonçant tous les mouvements figuratifs de réalisme magique, depuis l’ingrisme de Picasso, la peinture métaphysique de de Chirico ou la nouvelle objectivité allemande. L’œuvre d’avant-guerre de Derain, d’une très grande inventivité et audace, est fascinante.

Proche de Maurice de Vlaminck et d’Henri Matisse, puis de Georges braque et de Pablo Picasso, André Derain se confronte avec force au fauvisme et au cubisme et développe jusqu’à la Première Guerre mondiale une œuvre puissante. Multipliant les expérimentations plastiques, il aborde la peinture, le dessin, la xylographie, la sculpture, la céramique, le cinéma, et pratique jusqu’à la fin de sa vie, en parallèle de sa peinture, la photographie...

 

La conception de cette exposition s’appuie sur une exploration des archives inédites de Derain – ses photographies, sa collection d’estampes et de reproductions d’œuvres d’art, ses écrits
et sa correspondance – et éclaire de manière sensible et inédite une sélection de ses œuvres les plus emblématiques, par des contrepoints visuels forts : les photographies prises par André Derain, ses références artistiques atypiques telles que les gravures d’Epinal, les objets maoris copiés au British Museum en 1906 ou les sculptures africaines de sa collection.
L’exposition présente environ 70 peintures ainsi qu’un ensemble important d’œuvres sur papier – aquarelles, dessins, carnets de croquis, gravures, des sculptures, une cinquantaine de photographies, des sculptures maories et africaines, des céramiques...

L'exposition se déploie de manière chronologique :

- En ouverture, les premières œuvres de Derain marquées par un ancrage réaliste de type libertaire, au dessin acéré et cruel, sont présentées en vis à vis de ses photographies prises depuis ses débuts jusque dans les années 1940 ; cet attachement au cadrage photographique aussi radical soit-il, et un certain réalisme caractérisent en profondeur l’ensemble de son travail de peintre.

- Les paysages de Chatou, peints en 1903 - 1904 par Derain, marquent, par la vivacité de la couleur
et l’innovation des compositions, l’inscription dans le modèle impressionniste et à la fois son émancipation.

- Les expérimentations picturales de Derain durant l’été 1905 à Collioure aux côtés d’Henri Matisse, constituent l’« épreuve du feu » du fauvisme.

- La veine arcadienne et décorative de Derain avec la grande composition de La Danse – prêt exceptionnel – et ses déclinaisons par l’aquarelle, forment une réponse aux œuvres tahitiennes de Paul Gauguin et aux tableaux contemporains de Matisse.

- Les paysages colorés et synthétiques peints à l’Estaque en 1906 et la flamboyante série de Londres (1906 - 1907) offrent un des sommets de son œuvre coloré.

- Les objets d’art maori et africain du British Museum découverts par Derain à Londres en 1906,
et son panthéon constitué à travers ses visites du Louvre, du musée du Trocadéro ou de la National Gallery nourrissent le néo-archaïsme de sa sculpture et de sa pratique de la gravure sur bois.

- Le tournant cézannien de 1907 amène Derain à formuler une synthèse formelle et géométrique avec la série des grandes compositions des baigneuses – autres prêts exceptionnels.

- André Derain développe alors une forme personnelle du cubisme à travers ses paysages cloisonnés aux tons saturés de Cassis, Martigues et Carrières-sur-Seine, peints entre 1907 et 1909 puis,
ceux de Cagnes et de Cadaquès caractérisés par une volumétrie géométrique et cristalline.

- Sans jamais se départir de son réalisme, à partir de 1912-1913, Derain accentue la stylisation
de son dessin, multiplie les portraits archaïsants, les autoportraits manifestes dans les habits de peintre, les natures mortes sophistiquées et symboliques ainsi que des vues de fenêtres stylisées à la manière de Paolo Uccello ; cette période étrange et singulière, dite « byzantine », a séduit nombre d’artistes et de poètes tels que le jeune André Breton.

- L’exposition se conclut sur une évocation de résurgences ou de survivances de l’esprit d’avant-guerre - une veine épique et un archaïsme poétique et mélancolique inspirés de Guillaume Apollinaire – à travers une de ses toutes dernières œuvres, le grand panneau allégorique achevé en 1944, La Chasse appelée aussi L’Âge d’or (1938 - 1944).

 

Personnalité complexe, André Derain a exprimé très tôt une forme de doute face au projet moderne tout en participant activement à la formulation des premières avant-gardes du XXe siècle. Gertrude Stein a pu dire de lui avec quelque perfidie : « Derain est un inventeur, un découvreur,un de ces esprits perpétuellement curieux et qui ne savent pas tirer parti de leurs inventions (...) c’est un aventurier de l’art, le Christophe Colomb de l’art moderne, mais ce sont les autres qui profitent des nouveaux continents. » (propos rapportés par Jean Leymarie, André Derain ou le retour à l’ontologie, Paris, Skira, 1949).

Le projet bénéficie du soutien des héritiers de l’artiste, du comité Derain. Il est accompagné
d’un important catalogue dont les essais de spécialistes de l’œuvre de Derain et des avant-gardes historiques permettent de renouveler l’approche de cet œuvre. La publication de sa correspondance de guerre avec sa femme Alice Derain par Hazan et les éditions du centre Pompidou, sous la direction de Javotte taillade, petite-nièce du peintre, accompagne l’événement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"André Derain, indomptable jeunesse"
par Philippe Lançon

Libération du 08.10.17

Catalogue de l'exposition
Sous la direction de Cécile Debray

256 pages, 42€

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